La réaction naturelle, lorsqu’un problème s’invite dans nos vies, est de s’offusquer, de se rebeller et de s’y attaquer.
Pourquoi moi ? comment me débarrasser au plus vite de ces difficultés ? comment se battre contre cette situation indésirable ?
Que ce soit la maladie, le deuil, les difficultés relationnelles, les problèmes financiers .... je vous laisse continuer la liste. Personne n’a envie de s’y confronter et pourtant nous faisons tous l’expérience que les difficultés petites, moyennes ou grandes sont inévitables dans nos vies.
Évidemment, il est essentiel de mettre en place tous les traitements possibles pour guérir, solutionner les difficultés et soulager les souffrances.
Pourtant, la manière d’ accueillir ces évènements détermine l’impact qu’ils vont avoir dans nos vies.
1/ Le cerveau nous joue des tours
Notre cerveau ne fait pas de différence entre le réel et ce que nous imaginons. Par conséquent si nous imaginons un scénario catastrophe, il va réagir comme si nous vivions une situation catastrophique. L’interprétation de la situation est essentielle dans la manière dont nous vivons un évènement, c’est nous qui sommes en partie responsables du réglage de l’intensité de la douleur .
J’aime cette citation de Milton Erickson :
« La douleur est un complexe ( une construction ) composé de douleurs passées et remémorées, de la douleur présente et des douleurs anticipées du futur.
Ainsi la douleur immédiate est augmentée des douleurs du passé et rehaussée par les futures possibilités de douleurs "
La peur et l’imagination ne font qu’augmenter les souffrances physiques et psychiques. La vraie douleur est plus légère si on la vit telle qu’elle est sans la charger de nos peurs.
Dans le même type de réflexion le philosophe Grec Epictète affirmait « Nous ne sommes pas affectés par ce qui nous arrive mais par les pensées que nous nourrissons sur ce qui nous arrive «
2/ Je ne suis pas le seul à souffrir
La douleur, les difficultés font partie intégrante de la vie ( au même titre que les joies et les victoires) et il n’y a pas que moi qui les traverse :
Dans son ouvrage, « Le piège du bonheur » le Dr Russ Harris (1), souligne que malgré l’accès à l’alimentation, au logis, aux soins de santé, à l’éducation, à la justice, à la liberté de s’exprimer, voter, voyager, l’homme occidental n’est pas si heureux : 20% des personnes souffrent de dépression, 25% ont ou ont eu une dépendance.
Réaliser que l’épreuve fait partie de la condition humaine nous aide à relativiser et nous sentir moins seuls face à l’adversité .
3/ " Aimer ce qui est "
En ce qui concerne les souffrances émotionnelles, la conférencière américaine Katie Byron (2), offre une approche innovante .
Alors qu’elle se faisait soigner pour des troubles de l'alimentation, elle a vécu une réelle prise de conscience qui allait changer sa vie : « J'ai découvert que lorsque je croyais mes pensées, je souffrais, mais que quand je ne les croyais pas, je ne souffrais pas, et que cela est vrai pour chaque être humain. La liberté est aussi simple que cela. J'ai trouvé que la souffrance est facultative. J'ai trouvé une joie en moi qui n'a jamais disparu, pas un seul instant. «
Elle développe alors une méthode « le travail » basé sur 4 questions qui permettent d’identifier et de questionner les pensées à l’origine de nos souffrances.
4/ Accepter et s’engager
Dernière vague de thérapies initiées à Palo Alto et qui ont le vent en poupe : les thérapies de l’acceptation et de l’engagement ou ACT thérapies : le principe est simple . Acceptez ce que vous ne pouvez pas changer et engagez vous dans une action qui améliore et enrichit votre vie.
Dans son livre « un esprit libéré », l’auteur Steven Hayes (3), a développé cette thérapie pour soigner ses propres angoisses . Il explique comment, au lieu de fuir ce qui nous fait peur, nous gêne ou nous fait mal, nous pouvons y faire face d’une manière structurée puis explorer ce qui nous anime pour s’engager dans ce qui compte vraiment pour nous.
5/ Accepter, c’est aussi sentir
Avec le développement du cerveau préfrontal, siège de la réflexion, nous avons un peu oublié de nous mettre au contact de notre corps et de ses messages.
Je me suis formée aux TAC (thérapies d’Accès à la Conscience). Lors d’une séance de TAC, une des étapes de la technique consiste à ressentir dans son corps (selon la difficulté pour laquelle on fait l’exercice ) le problème, la douleur, l’émotion qui sont à la source de la souffrance. Cette étape est préliminaire et permettra ensuite de rentrer dans le processus de guérison.
Il en est de même pour la résolution émotionnelle (Emres) à laquelle je me suis également formée. La tentation la plus commune lorsqu’une émotion nous perturbe est de faire quelque chose pour l’éviter (regarder son téléphone, faire une activité qui nous distraie de l’émotion ou la pensée, manger , fumer…..) ou encore d’y penser pour l’analyser. Dans la résolution émotionnelle,, pour dénouer une émotion qui nous perturbe, on porte son attention sur les sensations physiques qui en résultent . C'est par la voie du ressenti corporel qu'on parvient à les libérer de l’emprise du mental et à favoriser leur évolution naturelle qui va dans le sens de leur évacuation .
Finalement, l’acceptation consiste à vivre au présent : au lieu de se transformer en vigiles de nos propres vies entrain de surveiller les éventuels dangers, et de mettre notre énergie dans la vigilance, les peurs et le combat pourquoi ne pas accepter ce qui nous est donné de vivre à l’instant présent ?
Les neuro-sciences confirment la validité de ces méthodes et aussi les sagesses millénaires véhiculées par les traditions et les religions .
Dire amen à la vie amène à la vie !
Christine Cadène Mégret, audio-psycho-phonologue s. Tomatis ®
Dr Russ Harris, « le Piège du bonheur »
Katie Byron « Aimer ce qui est «
Steven Hayes « Un esprit libéré »
Dr J. Becchio, Dr B Suarez « Du nouveau dans l’hypnose « https://hypnodyssey.com/
Comments